Érosion mémorielle : L'œuvre électroacoustique puise son inspiration dans l'univers unique et riche d'une médiathèque, un lieu où la mémoire collective et individuelle se conserve et se transforme. La médiathèque, en tant qu'espace de rencontre entre les usagers et les savoirs, devient un témoin vivant de l’érosion et de la reconstruction constante de la mémoire. L’œuvre explore ce phénomène en utilisant les sons capturés sur place : les murmures des lecteurs, le bruit des pages tournées, les « bips » des documents scannés, jusqu’aux conversations feutrées. Ces sons, comme des fragments de mémoire, ont été extrêmement transformés et recombinés avec des sons électroniques dont la source n’est plus reconnaissable, afin de créer une composition électroacoustique introspective, à la compréhension brouillée. Mon immersion dans la médiathèque a été déterminante pour cette création, le lendemain de ma participation à un concert inspiré des musiques indiennes et indonésiennes. Chaque coin de cet espace, chaque interaction observée entre les usagers et la maitresse des lieux a nourri l’œuvre. Cette gardienne et guide des savoirs, y joue un rôle central. Sa présence, symbolisant la mémoire vive et le lien entre passé et présent, est tissée au cœur de l’œuvre à travers des enregistrements de ses interactions avec les usagers. Ces échanges, souvent empreints de bienveillance et de passion, deviennent des motifs récurrents qui rythment la composition.